Une dégustation de whisky The Balvenie au sein de la salle Labrouste, spectaculaire réalisation de l’architecte Henri Labrouste, construite entre 1854 et 1858 et située dans le site Richelieu de la Bibliothèque Nationale de France, c’est une invitation qui ne se refuse pas !
Cet article est ma première incursion dans le monde des spiritueux qui a beaucoup de similitudes avec le monde du vin mais pour lequel mes connaissances sont encore limitées.
Cette dégustation organisée par la distillerie The Balvenie avait pour but de présenter une nouvelle gamme de whiskies : Balvenie Stories.
The Balvenie
La distillerie The Balvenie a été fondée par William Grant en 1892 et elle appartient toujours au groupe qui porte le nom de son fondateur et qui possède dans son portefeuille les marques de whisky Grant, Glenfiddich (toute première distillerie fondée par William Grant) ou encore la marque de gin Hendrick’s.
La distillerie est située dans la région du Speyside qui faisait traditionnellement partie des Highlands (qui constituent avec les Lowlands, l’île d’Islay et Campbeltown les 4 régions historiques de l’Écosse) mais qui est désormais considérée comme une région à part entière puisque près de la moitié des distilleries du pays y sont installées ( Aberlour, Cardhu, Cragganmore, Glenfarclas, Glenglassaugh, Glenfiddich, Speyburn, Macallan, The Glenlivet, Glenrothes, etc)
The Balvenie est la seule distillerie à maitriser en interne – partiellement ou complètement – l’intégralité de la chaine de valeur : la culture de l’orge (15% de leurs besoins sont couverts par leurs 400 hectares d’orge), le maltage, la tonnellerie, la chaudronnerie (pour réparer les alambics), le le chai.
80% de la production de la distillerie est aujourd’hui embouteillée sous son nom en Single malt (alors que pendant longtemps, la production venait enrichir les blends du groupe et que le premier Single Malt The Balvenie date seulement de 1973 !)
David C. Stewart, maître de chai de la distillerie the Balvenie
David C. Steward, maitre de chai de la distillerie The Balvenie nous a fait l’honneur de sa présence. Il a aujourd’hui l’aura d’une légende dans le monde du whisky car il est le plus ancien maitre de chai encore en exercice. C’est une mémoire du whisky qui a mis le nez dans près d’un demi million de fûts depuis qu’il a rejoint la distillerie en 1962. Il a également été maître de chai de Glenfiddich jusqu’en 2009.
David C. Steward a notamment inventé dans les années 80 le principe de « double maturation »: le whisky va vieillir pendant un certain temps dans un fût d’une certaine origine puis va être transféré dans un fût d’une autre origine pour la fin de son élevage.
Dégustation des 3 whiskies Balvenie Stories
L’idée derrière cette nouvelle collection de 3 whiskies a été de mettre en lumière les hommes et les femmes qui travaillent au sein de la distillerie, souvent depuis très longtemps et qui ont marqué par leurs idées et leur savoir-faire l’histoire de The Balvenie.
Balvenie Stories : « The Sweet Toast of American Oak » 12 ans d’âge
Ce premier single malt est un hommage à Ian MacDonald, tonnelier au sein de la distillerie depuis 50 ans et qui a développé une grande maitrise du toastage au fil de sa carrière. Le toastage consiste à brûler les fûts pour en dégager certains arômes.
Kelsey McKechnie, apprentie maître de chai agée de 25 ans (en photo avec David C. Stewart ci-dessus), souhaitait créer un whisky plus doux et fruité que les whiskies présents dans la gamme, ce qui passait par l’extraction d’encore plus d’arômes présents dans le bois.
Pour cela, Kelsey est allée chercher 310 fûts de chêne vierge aux états-unis, chez la Kelvin Cooperage installée à Louisville dans le Kentucky. Ces fûts ont voyagé pendant 6 semaines et Ian MacDonald leur a fait subir à leur arrivée une nouvelle chauffe. On a placé pendant 12 semaines dans ces fûts un single malt qui avait passé 12 ans principalement dans des anciens fûts de Bourbon.
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Les premiers arômes qui viennent au nez sont le bois grillé, le cèdre. Viennent ensuite les arômes vanillés et fruités (agrumes).
En bouche, ce sont des notes de miel et de caramel qui font leur apparition avant une longue finale sur les épices et le poivre.
C’est en effet un beau whisky fruité et équilibré !
💶Prix public : 69€
Balvenie Stories : the « Week of Peat » 14 ans d’âge
Le deuxième whisky de la collection est un hommage à Ian Millar, ancien directeur de la distillerie qui avait remarqué qu’il y avait une semaine libre dans le calendrier de la distillerie (lors de son entretien). Inspiré par un voyage à Islay, il a décidé de créer un whisky tourbé (à priori inhabituel et très différent du profil des whiskies the Balvenie). Pour cela, il a avec son équipe commandé un lot de tourbe du Speyside (pour rester local) et l’a utilisé lors du séchage d’orge provenant d’un champ voisin. Ils ont pu au fil de leurs expérimentations (de 1999 à 2001) atteindre les mêmes taux de tourbe que ceux de Laphroaig et d’Ardbeg.
En 2002 a ainsi eu lieu la première semaine de la tourbe chez The Balvenie ! « The Week of Peat » 14 ans d’âge est tourbé à 30ppm (=30 molécules de phénol pour 1 million de molécules) et vieilli dans des fûts de chêne américain.
Il est intéressant de noter que ce whisky est un peu un retour aux origines puisque la tourbe était un combustible peu couteux (puisque naturel et local) qui fut longtemps utilisé dans le Speyside avant d’être remplacé par le charbon lorsque les lignes chemins de fers sont arrivées jusqu’aux distilleries. David C. Stewart a ainsi pu déguster des whiskies tourbés The Balvenie des années 40, 50 ou 60.
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Pas de doute lorsque l’on plonge le nez dans le verre, nous dégustons un whisky tourbé. Mais c’est une tourbe plutôt délicate et très différente des puissantes notes de tourbe iodées que l’on trouve dans les whiskies provenant d’Islay.
On retrouve les notes typiques des whiskies The Balvenie, le miel, la rondeur fruitée, le côté vanille, il y a du gras, puis des notes végétales (bâton de réglisse), des notes cendrées et fumées. En finale, on retrouve de l’eucalyptus. Je n’ai jamais été un grand fan de whiskies tourbé mais celui-ci est suffisamment subtil pour m’être agréable !
💶Prix public : 85€
Balvenie stories : « a day of dark barley », 26 ans d’âge
Pour ce 3ème et dernier (pour l’instant) whisky de la collection Balvenie Stories, les personnages centraux ont été Robbie Gormley, malteur et David D. Stewart, maitre de chai. On le sait, 75% des arômes du whisky sont dus aux fûts employés. En 1992, ils ont souhaité voir si il était possible de changer quelque chose non pas dans le fût mais dans le processus de distillation. Pour cela, ils ont décidé de torréfier très fortement un lot d’orge et de le mélanger à leur orge malté traditionnel.
Ce whisky unique a été initialement commercialisé en 2006, sous le nom The Balvenie Roasted Malt 14 ans d’âge. Ce fut le premier whisky écossais single malt à inclure un lot d’orge malté fortement torréfié. Une partie des fûts ont été mis de côté et en 2018, ce whisky a été embouteillé, devenant « a day of dark barley » 26 ans d’âge.
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Ce qui frappe avec ce whisky est sa douceur, son élégance, la facilité avec laquelle il se boit.
Sa texture est crémeuse, sur des arômes de sirop d’érable, de sucre brun, de vanille ou encore de zestes d’agrumes. On retrouve également une profondeur sur un boisé noble.
Très très long en bouche, il ne s’efface jamais complètement.
💶Prix public : 690€
Merci à David C. Steward, maître de Chai, Gemma Paterson, Global Brand Ambassador et Damien Anglada, Brand Ambassador pour cette belle présentation !
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Pour terminer, je vous recommande ce film d’une quinzaine de minutes sur 3 métiers clés dans la fabrication du Whisky au sein de la distillerie The Balvenie.