Que ce soit lorsque la vigne est en fleur au printemps, lors des longues soirées d’été, par un dimanche après midi d’automne lorsque la vigne se pare de reflets rouge et or ou après la chute de quelques flocons en hiver, parcourir la Route des Grands Crus est toujours un grand bonheur. Le temps suspend son cours, on vit au rythme du développement de la vigne. Ici un vigneron effectue la taille, là un cheval laboure une parcelle travaillée en biodynamie.
Les noms mythiques de la Côte de Nuits se succèdent: Gevrey Chambertin, Clos des Lambrays, Clos de Vougeot, Romanée Conti, Richebourg, La Tâche, La Grande Rue du Domaine Lamarche, le Musigny du Domaine Comte Georges de Vogüé. Puis viens la Côte de Beaune, avec Aloxe Corton, Beaune, Pommard, Volnay, Meursault, Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet et Saint-Aubin.
Le sourire aux lèvres, des gens sortent des grands comme des petits domaines, un ou plusieurs cartons de précieux nectar dans les bras avant de s’engouffrer allègrement dans un restaurant pour prolonger le plaisir bourguignon autour d’oeufs meurettes et peut être d’une bouteille d’un des 562 premiers crus ou 34 grands crus que comptent la région.
Alors que je m’arrête quelques instants sur la place de l’Eglise de Vosne-Romanée pour admirer la sobriété du Domaine le plus connu du monde dont il faut chercher le nom sur la boîte aux lettres pour s’assurer que l’on est au bon endroit, je sursaute au son d’un klaxon. Lorsque je me retourne, je fais face à des amis de vacance habitant à des centaines de kilomètres de la Côte d’Or. Il semblerait que tous les chemins mènent à la Route des Grands Crus.
Chauvin ? Moi ?